14h34. Dans exactement une heure, une vie va s’arrêter : la mienne. Je suis assise sur mon lit et je ne fais rien de très productif ; j’ai attrapé un bout de feuille vierge qui traînait par là au milieu du tas de papier à gauche de mon lit. J’ai aussi eu de la chance qu’un stylo soit dans le tiroir de ma table de nuit. Sinon ma dernière heure aurait été d’un ennui se résumant à regarder le plafond, sûrement avec de la musique dans les oreilles. Mais comme l’envie n’est pas présente, je me contente d’écrire ce qui me passe par la tête, comme durant chaque insomnies. De toute façon je n’ai rien d’autre à faire et en une heure que pouvons-nous faire ? Je suis seule et je n’ai personne à qui parler. Et puis, que dois-je leur dire si ce n’est que dans une heure je ne pourrais plus jamais être là pour eux. Il est inutile de les laisser, comme dernière image de moi, seule et condamnée. Il est préférable de les laisser avec le souvenir de moi souriante. C’est ainsi que je laisse mon esprit s’évader dans les plus beaux souvenirs de ma courte existence. Les amitiés, les premiers amours, les souvenirs, les expériences inoubliables… Mon dernier vœu serait sûrement de revivre les cinq derniers mois de cette année. Pourquoi ? En vérité, je ne sais pas réellement comment l’expliquer. Mon esprit reste attaché à ces mois. Il doit y avoir une raison qui m’est inconnue. Si c’est à ça que je pense en ce moment, c’est que ces mois ont dû tout simplement être les plus beaux de ma vie ? J’ai le malheur de tourner ma tête vers mon réveil et je vois qu’il est 14h57. Il ne reste plus beaucoup de temps avant que je disparaisse pour de bon. C’est étrange quand même quand on ne sait pas quoi faire pour la dernière fois. Je voudrais dire tellement d »e choses, mais mon esprit s’attarde surtout sur mes amis et sur une personne en particulier. Il est 15h16. Il me reste très peu de temps. Mon esprit est tout simplement bloqué sur cette personne en particulier. Il faudrait qu’il soit devant moi pour que je puisse lui dire tellement de choses. Mais il est 15h28 et il me reste six minutes et même si je l’appelle je ne saurais pas quoi lui dire. Non, la meilleure chose est que je reste seule pour les quatre dernières minutes qu’il me reste. Il faut impérativement qu’il garde une image de moi les yeux remplis de bonheur. Il est maintenant 15h32 et je m’installe devant la fenêtre pour observer une dernière fois me vue. Elle n’est pas magnifique mais c’est avec elle que je me lève et me couche chaque jour. Il est finalement 15h33. Je vais poser ma feuille et mon stylo pour lever la tête vers le soleil qui disparait derrière l’immeuble devant moi.
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