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Le monde a disparu

Si jamais le jour venait à se lever j'aimerais que tu saches que jamais ô grand jamais je ne t'aimerais pour ta bougie car la flamme a fondu il y a bien des lustres et la cire s'est répandue sur les tables cette nuit. La chaise du jardin est en déséquilibre sur la marche prête à tomber dans les pommiers du verger d'à côté. Ta chandelle ne fait plus de lumière, tout s'est éteint, le monde entier a disparu et même la poussière a été réduite en cendres. Ce matin dans la chambre je sentais ta présence à vrai dire ton odeur elle aussi elle a fugué et puis peut-être que ce soir tu aimerais discuter. Le briquet est rouillé, trop souvent tombé dans l'eau de tes sentiments inexistants. Dis moi que ce n'est que pour cette fois que après-demain la ville aussi se taira et que le sable du désert deviendra blanc tout blanc comme lorsque tu ouvres les yeux. Un champ de cactus à perte de vue je ne peux plus m'empêcher d'abandonner la partie. Et si dans cent ans tu me tends une pomme, je ne pourrais refuser car les pépins amer je les jette par la fenêtre avec tout le reste. Il faut sauver les meubles et déménager, il est temps, il est plus que temps tout est anéanti et toi tu souris encore, en faisant briller tes canines à la lumière des étoiles filantes des nuits d'octobre. C'est drôle parce que hier pour une fois j'ai pu voir les étoiles, et ça ne me faisait pas comme d'habitude, à vrai dire je ne les voyais pas vraiment. C'est drôle aussi car j'ai senti la marée monter dans les montagnes et les sommets de celles-ci sont si hauts si gris on pourrait s'y pendre. Prends tes valises et va dans l'armoire moi aussi je recherche le coquillage de l'amour dans une goutte en forme de coeur. Mon seul voeu n'est plus que de te serrer dans mes bras contre moi, là, oui, c'est ça. Que tu te sentes bien et que moi aussi je me retrouves un peu en toi. Les barreaux du balcon ont commencé à se fendre légèrement... De quel côté ils vont tomber ? J'espère juste que le fer blanc qui les pare ne nous éclaboussera pas. Las, las, de t'entendre sans que jamais tu ne m'écoutes. Las, las, de croiser ton regard sans que jamais tu ne me voies. Et si seulement ! J'aimerais tout claquer et partir en caravane faire le tour de l'univers et slalomer entre les astéroïdes car tu es une comète et la chevelure que tu traînes derrière toi est bien loin d'être réelle. C'est un mauvais rêve, j'en suis sûre car je rêve souvent de toi et de nous ensemble, tant, que les images sont devenues encore plus réelles et palpables que la réalité donc je me réveillerais bientôt, pas de doutes... pas de doutes. c'est trop tard le four est allumé depuis ce matin et ça va flamber un jour je crois. Finalement tout est là. Le soleil, la brume, les cailloux et toi. Mais moi je ne le suis pas.

Je ne suis jamais là quand il le faut après tout.


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