Cigarette sur cigarette,
Cendrier délavé,
Je ne suis toujours pas sûr de m’être réveillé
Je me demande si on est un mardi ou un samedi
Je n’ai que faire du temps, de la notion de jour et de nuit
Je n’ai jamais suivi le troupeau, je sais que je bosse toute les nuits
A moitié réveillé, à moitié endormi
Rêve ou réalité?
Ca fait 15 ans que j’ai encore ma tête d’adolescent,
Mais on me dit que j’ai vieilli
Comment se voir quand on est seul?
Comment savoir ce qu’elle a ma gueule?
Cette sale gueule dont je porte le poids sur les épaules
Cette sale gueule qui m’effraie,
Qu’on inspecte comme une carte d’identité,
Qui m’accompagne partout, tout le temps, dont j’exhibe les traits,
Tout autant de traits que je n’ai vu que dans les gens, dans des reflets, toujours déformés,
Des traits que je porte, mais que je ne me suis toujours pas approprié
Comme un enfant dans une galerie marchande,
Je déambule nonchalant, j’suis sous effet,
Comme tous les jours je glande, je me demande
Si le monde a jamais réellement existé,
Je demande au monde d’arrêter tourner.
Paradoxalement, je tends le pet pour faire tourner.
Mélange Sweps Vodka pour me réhydrater,
Pilule bleue, pilule rouge, une pour se déconnecter, l’autre pour se reconnecter
Comme le Titanic, face à l’Iceberg, je me sens déjà coulé,
De façon bien cynique, j’me dit que c’est pas grave, j’finirais bien par me réveiller
J’arrêterai de vivre qu’à ma mort, et peut-être bien plus encore.
C’est vrai quoi, j’ai jamais vécu qu’en moi et pour moi, que dans ce corps,
Le monde est mon décor,
J’ai arrêté d'espérer un happy-end
Je suis peut-être acteur de ma vie,
Mais qui est aux commandes?
Qui sait, y aura peut-être un deuxième volet
Comme Néo j’attends qu’on me dévoile ma destinée
J’attends de me réveiller, je rêve que tout ça n’ai jamais réellement existé
Les yeux rivés vers d’autres cieux
J’ai envie de m’isoler vers d’autres galaxies
Martyr comme Galilée, je prouverais l’impossible
Moi et mes envies inaccessibles,
Je me sens comme fondamentalement et essentiellement indépendant de mon monde, de mon pays,
Je donnerais tout pour une seconde chance
Une sorte de renaissance, une nouvelle vie loin d’ici
Mais qui aurais-je été sans ce qu’on m’a appris
Ils ont peut-être rempli mon esprit,
Mais je suis encore maître de mon esprit
J’ai encore mes mots, et c’est moi qui les choisi
- Le Xhou
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